Wie mit Kindern über Geld reden?
«Les parents devraient régulièrement parler d’argent à la table familiale»
Janina Drüppel 5 Minutes

En matière de gestion de l’argent, les parents jouent un rôle important de modèle. Il est essentiel de parler ouvertement de ce sujet avec les enfants. Pour Andrea Schmid-Fischer, responsable de projets et enseignante à l’Association Faîtière Budget-Conseil Suisse, le meilleur moyen d’y parvenir est de mener des discussions adaptées à l’âge des enfants. Dans un entretien, elle explique quels sont les sujets en lien avec l’argent qu’il convient d’aborder.

Parler d’argent est un élément essentiel de l’éducation financière. Mme Schmid-Fischer, quels sont les sujets qui devraient être abordés au cours de la conversation?

Une approche possible consiste à se pencher sur sa propre vie financière. Que vous ont transmis vos parents? Qu’est-ce qui a été utile? Qu’est-ce qui a été moins utile? Et quels sont les sujets qui ont manqué? Cela vous donnera une idée de ce que vous voulez transmettre à votre enfant en matière de valeurs, de priorités, de responsabilité personnelle, de compétences de consommation et de planification prudente. Mais parler n’est pas suffisant. Les enfants doivent être autorisés à expérimenter eux-mêmes la gestion de l’argent et à acquérir de l’expérience.

Pouvez-vous donner des exemples concrets?

Tout commence par la réflexion: quels sont les domaines d’apprentissage que je souhaite ouvrir à mon enfant pour qu’il ait la possibilité d’être bien préparé une fois majeur et connaisse tous ses droits et obligations? Les parents peuvent commencer par le concept simple consistant à toujours faire plusieurs choses à la fois avec l’argent: économiser, par exemple pour un jouet; partager, par exemple en versant une partie de son argent à la Chaîne du Bonheur; et dépenser pour se faire plaisir.

Il existe de nombreux autres domaines d’apprentissage: peser le pour et le contre avant une décision d’achat, savoir respecter un budget, etc. Il est donc judicieux à partir de l’adolescence, d’opter pour une extension de l’argent de poche (salaire jeunesse). Au début de l’âge adulte, l’accent doit être mis sur des questions telles que le coût total de l’acquisition d’un premier logement ou la gestion des factures fiscales. Mais il est également important d’aborder la question relatives des provisions nécessaires pour la formation continue, les séjours à l’étranger, la fondation d’une famille ou à la prévoyance vieillesse, même si ces dernières semblent être à des années-lumière.

Comment les parents peuvent-ils faire part de leurs propres expériences à leurs enfants de manière crédible?

Il est bien connu que les enfants sont de bons observateurs. Pour cette raison, les parents devraient régulièrement parler d’argent à la table familiale – et aussi donner l’exemple. Les enfants comprennent-ils que les finances de papa et maman ont elles aussi des limites et comment ces derniers s’efforcent de respecter le budget autant que possible? Que leurs parents économisent pour réaliser des souhaits à long terme? En discutant ouvertement de ces questions, les parents, transmettront à leurs enfants de nombreuses connaissances. Mais il faut aussi se mettre soi-même au défi et mettre en pratique ce que l’on dit, selon la devise «to live your talk».

Jusqu’à quel point doit-on entrer dans les détails pendant ces discussions?

Plus les enfants sont âgés, plus les parents peuvent entrer dans les détails. Par exemple, ils peuvent expliquer en quoi consiste le coût total de la voiture familiale, combien coûte le loyer et ce qu’il faut payer pour l’accession à la propriété en plus des intérêts hypothécaires. Mais aussi ce que coûte une prime d’assurance maladie ou ce qu’est une franchise. Cela montre clairement aux enfants de tous âges que l’argent est un sujet important dans de nombreuses situations de la vie. Et que la discussion commune permet d’affiner sa propre compréhension et sa capacité d’évaluation.

Les adolescents souhaitent prendre des décisions indépendantes concernant leurs finances, en particulier après l’extension de l’argent de poche (salaire jeunesse). Est-il judicieux que les parents continuent à avoir leur mot à dire?

Sans aucun doute. Les parents ne se contentent pas de donner à leur enfant une brosse à dents et du dentifrice en disant: «Vas-y.» Ils ont conscience qu’ils doivent introduire cette chose importante et vérifier de temps en temps si tout se passe bien. Ils ont le privilège et la responsabilité de façonner le processus d’apprentissage avec et pour leur enfant.

Les discussions doivent-elles également fixer des limites dans le cadre de la gestion de l’argent?

Les limites et la gestion sont des expériences précieuses. En particulier lorsqu’il s’agit d’argent, les limites peuvent servir de garde-fous protecteurs à l’intérieur desquels les enfants économisent, dépensent et partagent leur argent. Il est important que les parents accordent à leurs enfants des espaces leur permettant d’expérimenter sans que la famille n’en pâtisse.

Avez-vous d’autres conseils à donner aux parents pour qu’ils parviennent à enseigner à leurs enfants une gestion de l’argent saine et à l’abri des dettes?

Nous savons aujourd’hui que les connaissances financières ne sont pas la formule miracle. Les facteurs psychologiques jouent un rôle central dans la gestion saine de l’argent. Il s’agit de la confiance en soi, de la capacité à différer les récompenses, de la maîtrise de soi, de la tolérance à la frustration, de la capacité à se distinguer de ses pairs et à choisir sa propre voie, etc. Ces facteurs dits de protection influencent la façon dont l’argent est géré. Les parents ont donc tout intérêt à réfléchir à la manière dont ils peuvent renforcer ces facteurs. Il s’agit donc d’éducation en général, mais aussi de la façon dont on approche les sujets en tant que mère ou père. En résumé, je conseille donc aux parents de transmettre des valeurs et des normes qui renforcent les facteurs psychologiques susmentionnés.